A 36 ans, elle mène le bal au classement des meilleures réalisatrices du championnat de France de deuxième division
A l’âge de 36 ans, c’est normalement la retraite pour toute athlète. Adieu compétition et retour sur terre. Cela n’est, en tout cas, pas l’avis de notre internationale Mouna Chebbah qui, à la veille de ses… 37 printemps, continue, mordicus, de faire sensation dans le Vieux continent où sa cote, mine de rien, n’a pas baissé d’un iota.
La preuve? Eh bien, elle mène actuellement le bal au classement des meilleures réalisatrices du championnat de France de deuxième division.
Avec 40 buts dans son compteur après seulement cinq journées, outre ses trois trophées de «meilleure joueuse du match» engrangés jusqu’ici, on peut dire qu’elle a rajeuni de quinze ans. Son mérite est d’autant plus grand qu’il n’est pas donné à quiconque de s’imposer de si belle manière dans une compétition si difficile dans un pays où le handball féminin qui n’a rien à envier à celui masculin de l’Hexagone est aujourd’hui champion d’Europe et du monde dans les catégories des seniors et des juniors. Il faut le faire. Et l’ex-Mahdoise l’a fait de magistrale face non seulement parce qu’elle est douée et talentueuse, mais aussi parce qu’elle est forte d’une hygiène de vie absolument exemplaire. Et pourtant, la Chebbah avait décidé, il y a deux ans, de prendre sa retraite après une brillante carrière partagée entre la France et le Danemark. Elle a même dans la foulée demandé à ne plus faire partie du team national, bien que ce dernier ait encore besoin d’elle . Seul le club français de Bouillargues, qui ne cessait de lui faire les yeux doux, a réussi à lui arracher le «oui» tant désiré. Et alors qu’elle s’apprêtait à rentrer définitivement au bercail pour se consacrer à ses commerces et à sa famille, la voilà, contre toute attente, de nouveau en France pour un énième défi audacieux : assurer l’accession, et donc la réintégration de sa nouvelle équipe en 1ère division. Connaissant Mouna Chebbah depuis ses débuts prometteurs de jeune cadette frèle et maigre, nous parions qu’elle relèvera ce défi.
Ah, ce flux migration !
L’on sait que nos joueuses ne reculent devant rien pour épouser une carrière professionnelle à l’étranger. L’on sait aussi qu’elles se sont embarquées, depuis voilà 10 ans, dans un fulgurant flux migratoire qui les a conduites en Europe (France, Danemark, Norvège, Hongrie, Espagne, Roumanie…) et dans le monde arabe (Algérie, Maroc et pays du Golfe). Dans cet impressionnant tableau de chasse, une nouvelle destination, jusque-là, et fermée aux nôtres, est désormais visée, à savoir la Serbie. Là où vient de débarquer, ces jours-ci, la première Tunisienne, en l’occurrence l’internationale junior Molka Trabelsi, recrutée par le club de Bekament. Alors, au suivant…
CA : fin de crise ?
L’ex-joueuse internationale, Fahima Ben Cherifa a été nommée, avant-hier, présidente de la section féminine du Club Africain, succédant ainsi à Soufiène Ben Salah. Le départ de ce dernier a eu pour effet immédiat de provoquer une crise au sein de cette section où les joueuses et leurs entraîneurs, jusque-là, choyés généreusement par Ben Salah, n’ont plus touché de salaires, allant jusqu’à menacer de quitter le club !
Fahima Ben Cherifa dont on connaît la droiture et le charisme parviendra-t-elle à remettre le train sur les rails, à moins de deux semaines du démarrage de la nouvelle saison ?
Mohsen ZRIBI